S504 JDP 2014 actuellement dans le monde. De transmission autosomique domi- nante, le gène responsable SCN9A est situé sur le chromosome 2q. Ces mutations sont responsables dâune hyperexcitabilité des fibres C nociceptives, responsables de la douleur mais aussi de la vasodila- tation. Lâétude génétique est en cours chez nos deux patients. Une forme particulière dâEM aiguë transitoire associée à une HTA chez les enfants a été rapportée. En 1979 Ozsoylu a décrit le premier cas chez une fille de 9 ans, par la suite 9 autres ont été rapportés, dont 7 présentaient une HTA et deux une élévation marquée de lâexcrétion urinaire de catécholamines sans phéochromocytome. Aucun de ces cas nâétait familial contrairement à nos deux patients. La pathogé- nie de lâEM associée à lâHTA est encore incertaine. Les mutations décrites dans le cas dâEM primaire nâont pas été étudiées dans le cas dâEM associé à une HTA. Lâévolution de la maladie est variable. Elle est associée à une morbidité importante, voire le décès comme lâillustre une étude rétrospective de 32 cas : le suivi de 15 cas pen- dant une moyenne de 9,1 ans a montré une guérison uniquement de 2 patients, trois étant décédés (dont un suicide). Bien que plusieurs traitements aient été décrits, aucun nâest complètement efficace. Le nitroprussiate de sodium a été efficace dans le contrôle de lâHTA et de la douleur dans lâEM associé à lâHTA. Ce traitement nâa pas été prescrit chez nos deux patients vu lâindisponibilité du produit. La lidocaïne et la mexilétine, les bloqueurs des canaux sodiques ont été efficaces dans le traitement de lâEM associée à des mutations de SCN9 mais nâont pas induit une rémission de lâEM associé à lâHTA. Il a été rapporté aussi que le captopril oral contrôlait la PA mais nâaméliorait pas les symptômes de lâEM. à lâinverse de ces données, nos deux patients ont été nettement améliorés par ce traitement avec un recul de deux ans (chez le premier patient). Conclusion Le diagnostic dâEM est méconnu et tardif (de plu- sieurs années chez notre premier patient). La recherche dâune HTA doit être réalisée systématiquement et précocement devant toute EM pour permettre son traitement et éviter lâévolution vers les complications liées à lâHTA. Nous rapportons une EM familiale (non primitive comme rapporté dans la littérature) mais secondaire à une étiologie commune (HTA : mécanismes étiologiques communs ?). Une étude génétique de notre famille est en cours. La propo- sition dâun traitement par le captopril a le mérite dâaméliorer assez rapidement et durablement lâétat des patients, avec une bonne tolérance clinique. Cette constatation doit être confirmée par dâautres études portant sur un nombre significatif de malades avec un recul suffisant. Déclaration dâintérêts Les auteurs nâont pas transmis de décla- ration de conflits dâintérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.188 F5 La tumeur à cellules plasmacytoïdes dendritiques blastiques : à propos dâune observation F. Abbes â, I. Zaraa , S. Halouani , I. Chelly , S. Mokni , S. Trojjet , D. El Euch , N. Kchir , M. Mokni Service de Dermatologie, Hôpital la Rabta 1007, Tunis, Tunisie â Auteur correspondant. Adresse e-mail : farh
[email protected] (F. Abbes) Résumé Introduction La tumeur à cellules plasmacytoïdes dendritiques blastiques (TCPDB) est une prolifération tumorale cutanée rare, agressive et de mauvais pronostic, se comportant à plus ou moins court terme comme une leucémie aiguë. Lâatteinte cutanée est presque toujours le premier signe de la maladie, dâoù lâimportance de la connaissance de cette hémopathie par le dermatologue. Observations Un homme de 57 ans, consultait pour de multiples plaques maculeuses et nodules dâabord érythémateux puis purpu- riques et ecchymotiques du scalp, dos et jambe gauche évoluant depuis 3mois. Les biopsies cutanées avec typage lymphocytaire permettaient de poser le diagnostic de TCPDB. Lâexamen histopa- thologique, montrait un infiltrat fait de cellules de taille moyenne à grande. Lâexamen immuno-histochimique était remarquable par lâabsence dâexpression des marqueurs des lignées lymphocytaires T et B. En revanche, les cellules tumorales exprimaient CD4, CD56. Lâévolution était marquée par lâextension des lésions cutanées et lâapparition dâune adénopathie inguinale. Une chimiothérapie (CHOP) a été entamée. Le patient est décédé au bout de 6mois dans un tableau dâaplasie médullaire. Discussion La TCPDB est une hémopathie maligne rare, survenant autour de la soixantaine, caractérisée par son tropisme cutané. Cette atteinte cutanée est souvent inaugurale, les manifestations systémiques ne survenant que bien plus tard. Lâaspect en nodules et plaques ecchymotiques uniques ou multiples doit faire évoquer la TCPDB. Lâexamen histopathologique avec immunomarquage per- met dâétablir le diagnostic. Sur le plan phénotypique, la population tumorale est très caractéristique. Les cellules nâexpriment pas les antigènes des lignées lymphocytaires T et B. En revanche, elles expriment CD4, CD56 et TCL1, qui sont les marqueurs des cellules dendritiques plasmacytoïdes. Les traitements proposés en première intention sont des chimiothérapies utilisées dans les lymphomes agressifs ou les leucémies aiguës. La survie est en moyenne de 12 à 14mois en cas de chimiothérapie seule. Déclaration dâintérêts Les auteurs nâont pas transmis de décla- ration de conflits dâintérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.189 F6 Xanthomatose cérébrotendineuse M. Ndiaye1,â, M. Diallo 1, A. Diop2, M. Toure1, P. Diousse3, M.T. Ndiaye1, B.A. Diatta1, N.B. Seck1, S. Diadie1, S. Diallo1, S.O. Niang1, F. Ly2, M.T. Dieng1, A. Kane1 1 Service de Dermatologie hôpital Le Dantec, Dakar, Sénégal 2 Service de Dermatologie, Institut dâhygiène et social, Dakar, Sénégal 3 Service de Dermatologie, Hôpital de Thiés, Sénégal â Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Ndiaye) Introduction La xanthomatose cérébrotendineuse est une mala- die génétique de transmissions récessive, secondaire à un déficit en 27-stérol-hydroxylase, enzyme intervenant dans le catabolisme hépatique du cholestérol en acide biliaire. Il en résulte la formation de xanthomes dans divers tissus en particulier au niveau cérébral, oculaire, cutané et tendineux. Nous vous rapportons lâobservation dâun malade âgé de 28 ans présentant une xanthomatose cérébro- tendineuse. Observations Un malade âgé de 28 ans, issu dâun mariage consan- guin de deuxième degré, aux antécédents personnels de retard psychomoteur pendant la petite enfance et familiaux de cata- racte, était hospitalisé en mai 2014 au service de Dermatologie HALD pour des nodules prédominant aux faces dâextension des membres. Lâinterrogatoire rapportait depuis lââge de 18 ans des troubles moteurs à type de mouvements anormaux associés à des vertiges et une diarrhée chronique récidivante. Lâexamen cutané mettait en évidence des nodules xanthomateux fermes, jaunâtres non fistulisés siégeant au niveau des deux coudes, des genoux, en regard des 2e, 3e et 4e doigts gauches et en regard des deux tendons dâAchille et une ichtyose acquise prédomi- nant aux membres inférieurs. Par ailleurs, lâexamen neurologique avait objectivé un syndrome cérébelleux statique et cinétique, un syndrome pyramidal et des troubles cognitifs. Lâexamen ophtalmo- logique montrait des opacités cristalliniennes évolutives siégeant au niveau du cortex antérieur et du noyau en faveur dâune cataracte cortico-nucléaire bilatérale. Le bilan lipidique (cholestérol total et triglycéride) était normal. Lâacide chénodésoxycholique nâétait pas dosé. Lâélectrophorèse des protéines sériques montrait une dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.188 http://crossmark.crossref.org/dialog/?doi=10.1016/j.annder.2014.09.189&domain=pdf mailto:
[email protected] dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.189 http://crossmark.crossref.org/dialog/?doi=10.1016/j.annder.2014.09.190&domain=pdf mailto:
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