Geschichte Dracole waide. Un incunable imprimé à Vienne en 1463 In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1981, tome 139, livraison 2. pp. 209-243.
Résumé Geschichte Dracole waide( L'Histoire du prince Dracula)- la GDW- est un récit des faits du prince Vlad Empaleur (Tepes), prince de Valachie en 1448, puis entre 1456 et 1462 et enfin en 1476. Ce texte commença à circuler à Vienne en juin-juillet 1463 où il fut enregistré par Thomas Ebendorfer, par le pape Pie II et par le ménestrel Michel Beheim. L'auteur suppose que ce livret fut imprimé à Vienne par Ulrich Han et se serait conservé dans trois copies manuscrites de la seconde moitié du XVe siècle. Une comparaison avec la GDW de 1488- texte imprimé en Allemagne dans un autre contexte politique-, permet de relever des différences dans l'ordre des épisodes et même dans leur contenu.
Citer ce document / Cite this document : Cazacu Matei. Geschichte Dracole waide. Un incunable imprimé à Vienne en 1463. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1981, tome 139, livraison 2. pp. 209-243. doi : 10.3406/bec.1981.450231 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1981_num_139_2_450231
« GESCHICHTE DRACOLE WAIDE » UN INCUNABLE IMPRIMÉ A VIENNE EN 1463 par Matei GAZAGU
A la mi-juin 1463, une importante délégation hongroise de trois mille personnes se présentait à Wiener Neustadt. Elle avait pour mission de conclure la paix entre l'empereur Frédéric III et le roi Mathias Gorvin. C'était là l'aboutissement de plus de cinq années d'une guerre, menée pour la possession de la sainte couronne de Hongrie, entre le Habsbourg, Casimir IV de Pologne et Mathias Gorvin. Frédéric III détenait la couronne tant convoitée que lui avait confiée la mère du roi Ladislas le Posthume, mort sans héritier le 23 novembre 1457. Le défunt était le fils d'Albert de Habsbourg, le premier de sa famille à avoir ceint la couronne de saint Etienne de Hongrie, en même temps que celle de Bohême, en 1437 ; élu roi des Romains en 1438, il mourait l'année suivante, léguant le trône à l'enfant que son épouse attendait. Son cousin, Frédéric de Styrie, chef de la maison de Habsbourg, fut élu roi de Germanie en 1440 et couronné empereur à Rome en 1452 sous le nom de Frédéric III. Incapable de s'imposer en Bohême, Frédéric put espérer de voir se réaliser au moins l'ancienne union personnelle de l'Allemagne et de la Hongrie, telle qu'elle avait existé sous Sigismond de Luxembourg (roi de Hongrie à partir de 1387, élu empereur en 1410, mort en 1437) et, ensuite, sous Albert de Habsbourg, le gendre de ce der nier. Mais c'était ne pas compter avec la petite et la moyenne noblesse hongroise élevée aux dignités et enrichie durant le gouvernement de Jean de Hunedoara (Hunyadi) (mort en 1456), l'homme fort du royaume de saint Etienne durant plus de quinze ans. Les partisans des Hunyadi réussirent, après des consultations mouvementées de la diète, à faire élire roi, le 24 janvier 1458, Mathias, le fils cadet du dé fenseur de Belgrade. Le prix à payer pour ce succès fut une rigou-
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reuse Wahlkapitulation qui réduisait considérablement le pouvoir du nouveau souverain en matière de politique intérieure aussi bien qu'étrangère. Gela était d'autant plus grave qu'une bonne partie des magnats hongrois se montrait favorable aux prétentions de l'empe reurà la couronne de la Hongrie. Pour faire contrepoids, Mathias Gorvin s'assura l'appui de Venise et celui du nouveau pape, Pie II (Enea Silvio Piccolomini)1. La grande idée du pontificat de Pie II (1458-1464) fut la croisade anti-ottomane et la libération de Constantinople2. Le souverain pont ife considérait Mathias Gorvin comme le fer de lance appelé à por ter les premiers coups aux Infidèles. D'autre part, la croisade était une carte importante entre les mains du roi de Hongrie, car elle lui offrait le soutien moral et matériel du pontife romain dans le conf lit l'opposant à Frédéric III et à Casimir IV pour la couronne hong roise. La menace turque aidant — Mahomet II occupa Athènes, Çorinthe, la Morée et la Serbie en 1458-1460 — , Mathias Corvin pou vait espérer rallier à sa cause la noblesse de son pays, fût-ce sous la bannière de la Croisade. En fait, il poursuivait avec acharnement son but principal : être reconnu roi de Hongrie par l'empereur. Cependant, le 17 février 1459, une assemblée de magnats élisait roi de Hongrie Frédéric III et rendait public un manifeste appelant la population du pays à reconnaître cette élection. Le couronne ment du roi « légitime » eut lieu le 4 mars suivant à Wiener Neustadt, inaugurant de la sorte une guerre civile qui allait durer, à l'exception de quelques périodes de trêve, jusqu'à la mort des deux protagonistes. Grâce à l'appui du roi de Bohême et de l'archiduc Albert d'Autriche, Mathias Gorvin réussit à imposer au Habsbourg en 1462 un projet de traité prévoyant la cession de la couronne en échange de la r econ ais ance à l'empereur et à ses descendants du titre de roi de Hongrie au cas où Mathias mourrait sans héritiers légitimes. Parmi les autres clauses du traité figuraient le paiement de 80 000 ducats d'or, à titre de dédommagements réclamés par l'empereur, et l'en1. I. A. Fessier et E. Klein, Geschichte von Ungarn, t. III, Leipzig, 1874 ; W. Fraknôi, Matthias Corvinus, König con Ungarn, 1458-1490, Fribourg en Brisgau, 1891 ; le livre fondamental au sujet du conflit avec Frédéric III est celui de K. Nehring, Mathias Corvinus, Kaiser Friedrich III. und das Reich. Zum hunyadisch-habsburgischen Gegensatz im Donauraum, Munich, 1975 (Südosteuropäische Arbeiten, 72). 2. R. Eysser, Papst Pius II. und der Kreuzzug gegen die Türken, dans Mélanges d'his toire générale, publ. par G. Marinescu, t. II, Bucarest, 1938, p. 1-133 ; G. Valentini, La crociata di Pio II dalla documentazione veneta d'archiçio, dans Archivum historiae pontificiae, t. XIII (1975), p. 249-282 ; K. M. Setton, The Papacy and the Levant (1204-1571), vol. II, The Fifteenth Century, Philadelphie, 1978 (Memoirs of the American Philosophical Society, II), p. 196-270.
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gagement de la part de Mathias de ne pas se remarier au cas où il n'aurait pas de descendants mâles légitimes1. La diète hongroise convoquée à Bude le 10 mai 1462 entérina le projet de traité, de même que la paix que le roi venait de conclure avec Jan Jiskrä de Brandys, un condottiere tchèque, qui devait re cevoir 40 000 ducats d'or et plusieurs châteaux forts en Bohême2. Pour honorer ces promesses —■ 80 000 ducats à l'empereur et 40 000 à Jiskrä, Mathias Gorvin comptait principalement sur l'argent réuni en vue de la croisade par le pape et par Venise. En effet, Pie II offrait au souverain hongrois, dès février 1460, 40 000 ducats par an en cas de conflit armé avec les Turcs3, alors que la Sérénissime s'enga geaiten 1462 à contribuer à la conduite de la guerre avec 5 000 du cats par mois4. Les travaux de la diète de Bude finirent dans la confusion à cause d'un événement très grave et dont la portée exacte était encore ignorée : le 26 avril 1462, Mahomet II venait de se mettre en cam pagne vers le Danube à la tête d'une armée estimée comme la plus importante après celle qui avait participé à la conquête de Constant inople (60 000 hommes environ et une grande flotte). Les bruits les plus divers circulaient quant à la direction principale de l'a ttaque : on parlait de la Transylvanie, mais aussi de Belgrade (où Ma homet II avait essuyé une sévère défaite en 1456), et même de la Valachie, où régnait Vlad ITT l'Empaleur (Tepes) surnommé aussi Dracula5, parent et allié de Mathias Gorvin mais tributaire des Turcs. Finalement, Mahomet TI attaqua la Valachie mais sans réuss irpour autant à en chasser le prince rebelle, qui comptait sur l'aide du roi de Hongrie. La résistance opiniâtre des Roumains et l'absence de forteresses à l'intérieur du pays interdisant toute occupation pro longée, à l'exemple de la Grèce ou de la Serbie, le sultan sonna la retraite et regagnait Istanbul au début du mois de juillet. 1. K. Nehring, op. cit., p. 202-217. 2. I. Nagy et A. Nyâry, Mâtyâs Kirâly kordbol, 1458-1490, t. I, Budapest, 1875, p. 143 sqq. (Monumenta Hungariae historica, Acta extera, IV). 3. A. Theiner, Vetera monumenta historica Hungariam sacram illustrantia, t. II, Rome, 1860, p. 351, 356-357. 4. I. Nagy et A. Nyâry, op. cit., t. I, p. 130 sqq. ; V. Makouchev, Monuments historiques des Slaves méridionaux et de leurs voisins, tirés des archives et des bibliothèques publiques d'Italie, t. II, Belgrade, 1882, p. 158. 5. L'origine de ce surnom est encore discutée. Il semble pourtant indiquer l'apparte nance de son père à l'Ordre du Dragon [Societas draconistarum) , dans lequel il fut admis en 1431, à Nuremberg. Voir I. Minea, Vlad Dracul si vremea sa, Iassy, 1928, p. 39-40 ; une discussion de toutes les etymologies proposées chez G. Giraudo, Drakula. Contributi alla storia délie idee politiche nelV Europa orientale alla svolta del XV° seçolo, Venise, 1972 (Collana Ca' Foscari), p. 42-48.
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Sur ces entrefaites, le roi de Hongrie continuait d'attendre les subsides de Venise et du pape pour se mettre en marche contre les Ottomans1. Il semble, d'autre part, que la crainte d'une attaque turque contre Belgrade ait longtemps persisté à la cour de Bude2. Gela pourrait expliquer la lenteur du roi, mais on peut supposer que Mathias Gorvin était resté sur place jusqu'à l'arrivée de la réponse à l'ambassade qu'il avait envoyée à Frédéric III le 7 juin pour lui annoncer l'accord de la diète au projet de traité de paix. Les nouvelles de Valachie — retraite de l'armée ottomane, mais aussi situation difficile de Vlad, menacé par son propre frère, pro tégé des Turcs, et qui se trouvait en butte à l'hostilité de son voi sin de Moldavie et des Saxons de Transylvanie —, n'étaient pas de nature à hâter l'intervention de Mathias Gorvin. Son départ de Bude eut lieu à la fin du mois de juillet, mais le roi arriva en Transylvanie seulement en septembre. Durant son séjour à Sibiu (Hermannstadt) en septembre-octobre et à Brasov (Kronstadt) en novembre-décembre 1462, le roi de Hongrie fut informé par les bourgeois saxons de leur conflit avec le prince de Valachie et de leur décision de soutenir son frère Radu, le protégé de Mahomet II, et qui contrôlait une par tie du pays3. En clair, cela signifiait qu'il fallait abandonner Dracula et s'entendre avec son compétiteur, qui entendait ménager les inté rêts économiques des Transylvains en Valachie, intérêts que Dracula s'était employé à restreindre4. Jointe aux réticences du souverain, cette décision des Transyl vains revêtait un poids autrement important lorsqu'il s'agissait de leur contribution pécuniaire destinée au rachat de la couronne hong roise. L'alternative qui se présentait à Mathias était néanmoins délicate : d'un côté, les puissances chrétiennes lui avaient avancé des sommes importantes pour attaquer Mahomet II, de l'autre, les villes saxonnes et la noblesse transylvaine ne manifestaient aucun enthousiasme pour venir en aide à Dracula, avec lequel elles avaient un contentieux très chargé. Le soutien de cette riche province, dont 1. I. Nagy et A. Nyâry, op. cit., t. I, p. 145-147, édition très défectueuse ; avec correc tionschez I. Bianu, Stefan cel Mare. Câteva documente din archivul de stat de la Milan, dans Columna lui Traian, N. S., t. IV (1883), p. 36-39. 2. V. Makouchev, op. cit., t. II, p. 25-26. 3. Nous nous permettons de renvoyer à ce sujet à notre thèse de doctorat de 3e cycle, Le thème de Dracula (XVe-XVIIIe siècles). Présentation, édition critique, traduction et com mentaire, université de Paris-I (Panthéon-Sorbonne), 1979. 4. D. G. Giurescu, Relatiile economice aie Tàrii Românesti eu târile peninsulei balcanice din secolul al XIV-lea pînà la mijlocul secolului al XVI-lea, dans Romanoslavica, t. XI (1965), p. 167-201 ; R. Manolescu, Comerful Tàrii Românesti §i Moldovei eu Brasovul (secolele XIV-XVI), Bucarest, 1965 ; voir aussi notre article L'impact ottoman sur les pays roumains et ses incidences monétaires (1452-1504), dans Revue roumaine d'histoire, t. XII (1973), p. 159-192.
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les revenus représentaient duo terci di questo regno et il meglio se lon l'ambassadeur vénitien1, était vital pour le roi Mathias. Même si, au début, le jeune roi (il n'avait pas encore vingt ans) avait été séduit par l'idée d'une croisade, à son arrivée à Sibiu et à Brasov, ses intentions changèrent entièrement. Il est vraisemblable que le ré cit que les Saxons lui firent, à l'aide peut-être d'un texte écrit, des représailles subies de la part du prince valaque, et pour lesquelles ils demandaient réparation, a dû impressionner la sensibilité du roi2. Toutes ces raisons ont poussé Mathias Corvin à faire arrêter Drac ula, accusé d'avoir envoyé des lettres au sultan par lesquelles le voïévode roumain s'engageait à trahir le roi de Hongrie et à le l ivrer aux Turcs en échange du pardon. Dès janvier 1463, Mathias Gorvin envoya ses ambassadeurs à Venise et auprès du pape afin de leur fournir des explications sur la capture de Vlad et l'arrêt de la campagne contre Mahomet II. La tâche délicate d'exposer le point de vue hongrois incomba à l'évêque de Gsânad. Il la remplit en présentant à l'appui des textes contenant les preuves de la trahison et des « inhumaines cruautés » de Drac ula3. C'est que l'intérêt principal de Mathias résidait plus que jamais dans ses pourparlers avec Frédéric ÏÏT en vue du rachat de la cou ronne. La délégation hongroise apportant les 80 000 ducats néces saires à la transaction se présenta à la mi-juin à Wiener Neustadt. Face aux prétentions de dernière minute que Frédéric III soulevait pour le prix de la signature du traité, Jean Vitéz, évêque d'Oradea et chef de la délégation hongroise, bénéficia du concours des légats pontificaux, Rudolf de Rüdesheim et Domenico de' Domenichi, évêque de Torcello. L'un et l'autre se trouvaient en Autriche depuis le mois d'avril et avaient mission imperative de la part du souverain pontife d'aboutir au plus vite à la conclusion du traité qui devait permettre à Mathias Gorvin d'obtenir la couronne hong roise4. Les pourparlers durèrent encore un mois, avant que l'em1. Voir supra, p. 212, n. 1. 2. Cf. le témoignage de l'historien grec Laonikos Ghalkokondylès, contemporain des événements : « Mais Vlad, dès que son frère Dracula [= Radu] s'en fut venu et eut sou mis le pays de Dacie, se rendit chez les Péoniens [= Hongrois ; Transylvains]. Mais les Péoniens, dont il avait tué les proches en Dacie, demandèrent sa tête à l'empereur de Péonie, le fils de Hunyadi, et eux, le condamnant sévèrement pour avoir tué des gens de la façon la plus injuste, l'enfermèrent dans la ville de Belgrade. » (Laonici Chalkokandylae historiarum demonstrationes, éd. E. Darkd, t. II /2, Budapest, 1927, p. 266.) 3. S. Papacostea, Cu privire la geneza §i ràspîndirea povestirilor sçrise despre faptele lui Vlad Tepeç, dans Romanoslaçica, i, XIII (1966), p. 159-167, 4. K. Nehring, op. cit., p. 20-21.
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pereur ne se résignât à accepter les conditions du traité qui fut scellé les 19 et 26 juillet 1463 *. C'est à ce même moment — lors du séjour de la délégation hon groise à Wiener Neustadt, à Oedenburg et à Vienne — que fit son apparition en Autriche, et principalement dans sa capitale, le récit intitulé Die Geschichte Dracole waide (Histoire du prince Dracula). Nous l'appelerons, pour plus de commodité, la GDW. Il s'agit d'un récit formé d'épisodes disparates ayant trait aux cruautés de Vlad l'Empaleur durant son règne principal de 1456 à 1462. Le texte fut enregistré presque en même temps par trois témoins : 1°) Thomas Ebendorfer, professeur à l'université de Vienne, mort le 12 janvier 1464, est l'auteur d'une chronique latine, Cronica regum Romanorum (Kaiserchronik) qui s'arrête dans la seconde moitié de l'année 1463 2. Ebendorfer insère la GDW entre des événements qui se sont déroulés en mai3 et août 1463 4. 2°) Pie II (mort le 15 août 1464) procéda de même dans ses Comm entaires qui s'arrêtent juste avant la mort de l'archiduc Albert VI d'Autriche, survenue le 2 décembre 1463 5. Le pape place la GDW entre la description des troubles survenus à Vienne en avril 1463 et le récit de la conquête de la Bosnie par les Turcs en juin-juillet de la même année6. 3°) Le ménestrel allemand Michel Beheim (1416-1474) se trouvait à Wiener Neustadt du 12 décembre 1462 à août 1463 et, ensuite, pendant l'hiver 1463-1464. Il y composa un long poème de 1 070 vers intitulé Von ainem wutrich der hiess Trahie Waida von der Walac hei1. Ce poème représente, en fait, la GDW mise en vers, à laquelle s'ajoutent des renseignements nouveaux fournis à notre ménestrel 1. Idem, ibid., p. 13-23 et 202-217. 2. Thomas Ebendorfers « Chronica regum Romanorum ». Kritisch erörtert und heraus gegeben von A. F. Pribram, dans Mitteilungen des Instituts für österreichische Geschichts forschung, III. Ergänzungsband, Innsbruck, 1890-1894, p. 38-222. La GDW se trouve aux p. 202-205. Pour sa vie et son œuvre, voir A. Lhotsky, Thomas Ebendorfer. Ein öste rreichischer Geschichtsschreiber, Theologe und Diplomat des 15. Jahrhunderts, Stuttgart, 1957 {Schriften der Monumenta Germaniae historica. Deutsches Institut für Erforschung des Mittelalters, 15). 3. T. Ebendorfer, op. cit., p. 200. 4. Idem, ibid., p. 206. 5. Commentarii rerum memorabilium, que temporibus suis contigerunt, Francfort, 1614. La GDW aux p. 296-297. 6. J. Hirsch, Der Aufstand Wolfgang Holzers in Wien 1463, dans Programm der deutschen Landesoberrealschule in Prossnitz, 1901 ; K. Schalk, Aus der Zeit des österreichischen Faust rechtes, 1440-1463, Vienne, 1919 (Abhandlungen zur Geschichte der Stadt Wien, III). 7. Gr. C. Conduratu, Michel Beheims Gedicht über den Woivpoden Wlad II Drakul, mit historischen und kritischen Erläuterungen, Bucarest, 1903 ; H. Gille et I. Spriewald, Die Gedichte des Michel Beheim, I, Einleitung, Gedichte n° 1-147, Berlin, 1968, p. 285-316.
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par le moine Jacques de « Gorrion » (Gornij Grad, Obernburg, près de Ljubljana). Une comparaison des trois textes montre, en dépit de leur carac tèredifférent, une parfaite concordance dans l'enchaînement des évé nements, ce qui prouve à l'évidence l'existence d'un prototype com mun, la GDW, mis en circulation en juin-août 1463 à Vienne. D'autre part, nous savons que la GDW commença à être imprimée à partir de 1488. Treize éditions sont connues jusqu'à ce jour, qui vont de 1488 à [1559-1568] ; elles furent imprimées dans les principales villes de l'Empire : Nuremberg, Lübeck, Bamberg, Leipzig, Augsbourg, Strasbourg et Hambourg1. Il convient toutefois de préciser qu'entre le texte de 1463 et celui qui fut imprimé à partir de 1488 il existe des différences importantes, aussi bien dans l'ordre que dans le con tenu des épisodes. Ces différences ressortent du tableau de concor dances que nous présentons à la fin de notre article. Nous concluons que la GDW de 1488 représente un texte remanié par rapport à celui de 1463 : trois épisodes y manquent (les nos 24, 28 et 29), un quatrième a été mutilé et collé à un autre (nos 3 et 4) ; des change ments de sens (nos 22, 25) et, enfin, des inversions dans l'ordre des épisodes, prouvent que l'éditeur de 1488 a utilisé un texte défec tueux du fait des lacunes et des passages illisibles2. Or, à notre avis, ce texte nous a été transmis par trois copies man uscrites datées de la seconde moitié du xve siècle : 1°) Suisse, abbaye de Saint- Gall, ms. 806, p. 283-288 3. La date de cette copie est difficile à établir car il s'agit d'un manuscrit hété rogène. Toutefois, les deux textes suivants, écrits de la même main que la GDW, sont datés, respectivement, de 1456 et de 1473. 1. Voici la liste de ces éditions avec leurs sigles : Nuremberg, Marcus Ayrer, 1488 (A) ; Nuremberg, Peter Wagner [1488] {W) ; [Lübeck, Bartholomaeus Gothan, vers 1488-1493] (G) ; Bamberg, [Hans Sporer], 1491 (B) ; Leipzig, [Martin Landsberg], 1493 (X) ; Augsbourg, Christoph Schnaitter, 1494 (S) ; Nuremberg, Ambrosius Huber, 1499 (H) ; Strasbourg, Mathias Hupfuff, 1500 (M) ; [Hambourg, Imprimeur des Iegher, 1502] (U) ; Nuremberg, Johann Stuchs [vers 1520] (N) ; [Nuremberg, Jobst Gutnecht, 1521] (/) ; [Augsbourg, Melchior Ramminger, 1520-1542] (B.) ; Augsbourg, Matheus Francken [1559-1568] (F). — Voir C. I. Karadja, Incunabulele povestind despre cruzimile lui Vlad Tepes, dans Inchinare lui Nicolae Iorga eu prilejul împlinirii vârstei de 60 de ani, Gluj, 1931, p. 196-206 ; Idem, Die ältesten gedruckten Quellen zur Geschichte der Rumänen, dans Gutenberg Jahrbuch, 1934, p. 114-136 ; J. Striedter, Die Erzählung com walachischen Vojevoden Drakula in der russischen und deutschen Überlieferung, dans Zeitschrift für slawische Philologie, t. XXIX /2 (1961), p. 398-427. Une édition critique de ces récits avec traduction française dans notre thèse citée supra, p. 212, n. 3. 2. Voir la concordance des épisodes en annexe du présent article. 3. Éditée par I. Bogdan, Vlad Tepes si naratiunile germane si rusesti asupra lui. Studiu critic, Bucarest, 1896, p. 90-105 ; Gr. C. Conduratu, Michael Beheims Gedicht über den Woiwoden Wlad II. Drakul. Mit historischen und kritischen Erläuterungen, Bucarest, 1903, p. 101-105 (E).
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2° Autriche, abbaye de Lambach, cod. Gel. 327, fol. 226-229 \ Inc. : « Anno Domini M0CCGCLVI jar hat der Trakol vil wunders und groess übles getan. » Manuscrit de la deuxième moitié du xve siècle, disparu vers 1920. 3°) Grande-Bretagne, Londres, British Library, Add. ms. 24315, fol. 138-143. Manuscrit de la fin du xve siècle2. Une comparaison entre ces trois textes et les témoignages d'Ebendorfer, de Pie II et de Beheim, permet de constater une identité quasi totale et qu'on peut attribuer à leur source commune, à savoir le texte diffusé par la délégation hongroise en juin-juillet 1463 à Vienne. La place nous manque pour reconstituer ici les matériaux utilisés à la composition de ce texte. Disons simplement qu'il s'agis sait, principalement, de témoignages des Saxons de Brasov et de Sibiu concernant les méfaits de Dracula. Le tout a l'aspect d'un rapport ou d'une plainte, énumérant les sévices du prince roumain à rencontre des Transylvains, des Turcs, mais aussi de ses propres sujets. Nous sommes enclin à croire que la GDW commença à circuler dès l'été 1463 sous la forme imprimée à Vienne, vraisemblablement en allemand. Deux arguments au moins peuvent être invoqués à l'appui de cette hypothèse. Le plus important nous semble être le témoignage, datant de 1471-1474, de Léonard Hefft, notaire de Ratisbonne, traducteur en allemand de la Chronica pontificum et regum Romanorum due à Andreas von Regensburg. A la fin de sa traduct ion,terminée en 1471, Hefft fit plusieurs notes allant jusqu'en 1474, dont la suivante nous intéresse au plus haut degré : « Anno 1462. Dracole wayda, dux Majoris Balachiae, per dominum Ysgram gubernatorem regni Hungarie captivus Budam ductus usque hodie bona custodia reservatur. Hic Dracole nacione Thurcus quidem Bude baptizatus demumque a fide recalcitrando multa milia Christianorum, nu méro 18 000 ut ipse confessus est, palo interfecit, quod vulgo « gespist ». Ipse denique crudelior ef[f]ectus Nerone et Diocletiano, multa tormentorum genera excogitans, ut ita dicam, infinitos Christi fidelium vita privavit, cuius quoque res in Christianos et Thurcas primitus peractas stilus nos[ter] vix capere potest. Adeo denique visu crudelis et austerus apparet, ut 1. Édité par F. Zimmermann, lieber den walachischen WoiwodenWlad IV. (1456-1462), dans Archiv des Vereins für siebenbürgische Landeskunde, N. S., t. XXVII (1896), p. 331343. Copie par W. Wattenbach (D). 2. Cf. D. Harmening, Drakula, dans Die deutsche Literatur des Mittelalters. Verfasserlexi kon, 2e éd., t. II, Berlin et New York, 1978, col. 221-223 (P).
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ymago vultus sui in Universum fere sit orbem depictam in spectaclum missa1. » A notre avis, ce témoignage indique assez clairement que, en 1474 au plus tard, la GDW circulait imprimée en allemand et ornée du portrait du « tyran ». Or, il paraît peu probable qu'on l'eût imprimée après 1463, car après cette date le personnage n'était plus d'actualité. De même, le passage final des Commentaires de Pie II concer nantle prince valaque semble constituer une preuve à l'appui de cette hypothèse : « Valachus adhuc in carcere delitescit, magno et honesto vir corporis, et cuius species imperio digna videatur, adeo sepe differt hominis ab animo faciès2. » Gomment le souverain pontife pouvait-il connaître l'aspect physique de Vlad, sinon à travers un portrait? En effet, celui que brossa le légat papal Nicolas de Modrus du captif au printemps de l'année 1463 — truci vultu atque horrendo, etc.3 — ne correspondait pas du tout à l'image que le pape devait se faire d'un prince chrétien. Il semble donc probable que Pie II a eu entre ses mains la brochure imprimée contenant la GDW en 1463, et qu'il en fut de même pour Thomas Ebendorfer et pour Michel Beheim. Il n'est pas sans intérêt de constater comment, dans sa traduction latine du pamphlet, Thomas Ebendorfer, déjà âgé et moins au cou rant de l'histoire du prince roumain, a modifié certaines anecdotes ou renoncé à d'autres. L'exemple le plus frappant est celui qui con cerne le prince Dan, compétiteur au trône de Valachie en 1460, vaincu et décapité par Dracula. Tandis que le manuscrit de Lambach contient : Item er het den jungen Dann gefangen..., Ebendorf er, ne comprenant pas qu'il s'agissait d'un nom propre, traduit ainsi : Item iuvenes multos cepit et equilibravit post facto sepulchro... La confusion entre le nom propre Dan et l'adverbe allemand dann (« ensuite, après ») se retrouve aussi dans la copie, par ailleurs très correcte, du manuscrit de Saint-Gall, qui transcrit darin. Elle trahit 1. Munich, Bayerisches Staatsbibliothek, Clm. 26632, fol. 495 ; I. Bogdan, op. cit., p. 31. Les autres notices éditées par N. Iorga, Notes et extraits pour servir à l'histoire des croisades au XVe siècle, IV (1453-1476), Bucarest, 1915, p. 345-350. Sur Andreas von Regensburg, voir l'article de Peter Johanek dans Die deutsche Literatur des Mittelalters. Verfasserlexikon, 2e éd., t. I, Berlin et New York, 1978, col. 341-348. 2. Voir le texte plus bas, en annexe. 3. G. Mercati, Notizie varie sopra Niccolâ Modrussiense, dans Opère minori, t, IV, Cité du Vatican, 1937, p. 247-249; S. Papacostea, op. cit.
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néanmoins la source allemande du texte original, utilisée par Ebendorfer, Beheim, le moine de Saint-Gall et celui de Lambach, de même que le copiste du manuscrit de Londres. Seul Pie II a pu disposer aussi d'un texte latin expédié par la chancellerie de Mathias Gorvin et contenant la lettre de trahison de Dracula. Le manuscrit P (British Library) soulève quelques problèmes qui ne peuvent pas être résolus ici. Tout d'abord, à la différence de D et de E, il a enregistré l'épisode final (36 = P 41) contenant l'arres tation de Dracula. Ce dernier est fait prisonnier après la célébration — de pure forme — de son mariage avec la fille du « vieux gouver neur de Hongrie », confusion manifeste entre Jean Hunyadi et son fils Mathias Gorvin. Le père remplissait, en effet, cette fonction, et sa mention au début du récit a dû contribuer à l'amalgame entre le père et le fils. Le texte P contient quarante et un épisodes dont deux (29 et 41) ne se retrouvent pas dans les deux autres copies de la GDW de 1463. En revanche, on remarque l'absence dans P de l'épisode 33 (le supplice des pauvres). Les trente-neuf autres épisodes corre spondent aux trente- quatre enregistrés par E (trente-trois dans Z>), car le copiste de P a divisé l'épisode 9 en trois parties (— P 9, 10 et 11) ; trois autres épisodes ont été divisés chacun en deux parties : le 16 (= P 32 et 33), le 25 (= P 21 et 22) et le 29 (= P 17 et 18). L'ordre des épisodes prouve que le copiste de P n'a pas respecté la pagination de la GDW de 1463 de la même façon que ceux des manuscrits D et E. Leur comparaison permet d'établir le tableau de concordance suivant : P
D,E
1-13 14-19 20-22 23-24 25-26 27-40
1-11 26-30 24-25 31-32 34-35 12-23
Cela donnerait, croyons-nous, un livret de quatre feuillets imprimés recto-verso, plus un feuillet pour le portrait de Dracula, au début, et un sixième feuillet, vite perdu, contenant uniquement le dernier épisode, à savoir l'arrestation du tyran. Une dernière question qui se pose — et elle est de taille —, a trait
« GESCHICHTE DRACOLE WAIDE »
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à la personne de Fimprimeur. Nous croyons pouvoir avancer le nom de Ulrich Han, qui avait publié à Vienne un Almanack (Wandkal ender)pour l'année 1462 (G. K. W. 1287). Or, Han semble avoir travaillé à Mayence avec Gutenberg et à Bamberg avec Albert Pfister, le premier imprimeur qui eut l'idée de joindre au texte des figures gravées. Voilà qui justifie à nos yeux la présence du portrait de Dra cula placé en première page de l'incunable1. L'imprimerie venait, depuis peu, de se mettre au service de la propagande politique avec un Türkenkalender (1455) et, surtout, avec le Manifeste de l'arch evêque Diether de Mayence imprimé par Gutenberg en 1462 2. Il n'est donc pas déraisonnable de croire que Mathias Gorvin a fait appel lui aussi à l'imprimerie dès 1463 afin de justifier sa po litique : c'est ainsi qu'il procédera d'ailleurs toute sa vie, aussi bien en Hongrie3 qu'à Vienne même4. Matei Cazacu. 1. Pour son activité voir H. Bohatta, Ulrich Han, der erste Wiener Buchdrucker, dans Gutenberg Jahrbuch, 1933 ; G. Borsa, lieber die Anfänge des Buchdruckes in Wien, dans Beiträge zur Inkunabelkunde, t. III /l, Berlin, 1965, p. 48-75; F. Geldner, Die deutschen Inkunabeldrucker, t. I : Das deutsche Sprachgebiet, Stuttgart, 1968, p. 252, 294 ; Idem, Zum frühesten deutschen und italienischen Buchdruck (Mainz-Baiern-Foligno. Johannes Numeister und Ulrich Han?), dans Gutenberg Jahrbuch, 1979, p. 18-38. Pour A. Pfister, voir F. Geldner, Die Buchdruckerkunst im alten Bamberg, 1458/9 bis 1529, Bamberg, 1964. 2. F. Geldner, Der Heiliggrab- Kalender für 1478 (Kreuzfahrtlied), sein Drucker Heinr ichEggeslein und der Türkenkalender für 1455, dans Scritli in onore di Monsignore Giu seppe Turrini, Vérone, 1973, p. 241-259. 3. J. Fitz, Die Ausgaben der Thuroczy- Chronik aus dem Jahre 1488, dans Gutenberg Jahr buch, 1937, p. 97-106 ; Idem, König Mathias und der Buchdruck, dans Gutenberg Jahrbuch, 1939, p. 128-137. 4. J. Fitz, König Mathias und der Buchdruck, p. 133.
220
MATEI CAZACU ANNEXES
I. Concordance entre les épisodes des quatre témoins de la GDW de 1463 et ceux de la GDW de 1488, complétée, lorsqu'il y a lieu, par des renvois aux éditions postérieures. II. Édition synoptique des quatre témoins principaux de la GDW : 1°) GDW de 1463 : [Die Geschichte Dracole waide], d'après le ms. E (Saint-Gall) * ; 2°) GDW de 1488 : Die Geschieht Dracole waide, d'après le plus ancien texte imprimé aujourd'hui connu ([Nuremberg], Marcus Ayrer, 1488) 2; 3°) Thomas Ebendorfer, Cronica regum Romanorum, d'après l'éd. A. F. Pribram, dans Mitteilungen des Instituts für österreichische Geschichts forschung, III. Ergänzungsband, Innsbruck, 1890-1894, p. 202-205; 4°) Pie II, Commentarii rerum memorabilium, que temporibus suis contigerunt, d'après l'édition de Francfort, 1614, p. 296-297. 1. Nous avons choisi de reproduire le texte du ms. E parce que, en dépit de l'absence de l'épisode final — l'arrestation de Dracula — (conservé uniquement dans P), il nous semble être la meilleure copie de la GDW de 1463. En règle générale, P abrège les épisodes et tend à un style plus dépouillé, ce qui nuit parfois à la compréhension du texte. Toutef ois,nous avons indiqué en note les ajouts, parfois intéressants, que cette copie présente par rapport à D et à E. 2. Un seul exemplaire connu, Weimar, Landesbibliothek; une reproduction photogra phiqueà Bucarest, Bibliothèque de l'Académie roumaine, Gartea rarä, II.181251 (faite en 1941 par C. I. Karadja). Voir aussi E. Strübing, Eine unbekannte Ausgabe des Dracole Waida, dans Beiträge zur Inkunabelkunde, dritte Folge, t. I, Berlin, 1965, p. 103-104.
v. 1-30 v. 31-50 v. 51-73 v. 74-76 v. 77-90 v. 91-100 v. 101-110 v. 111-120 v. 121-170 v. 211-216 v. 217-236 v. 237-243 v. 244-260 v. 261-270 v. 271-327 et v. 348-350 v. 351-365 v. 367-393 v. 394-413 v. 414-443 v. 444-480 v. 481-493 v. 284 v. 494-520 v. 521-570 v. 577-586 v. 571-576 v. 587-600 v. 601-616 v. 617-640 v. 641-681 v. 821-860 v. 861-870 v. 328-347 v. 871-910 v. 682-820 v. 951-1070
* Complet dans G. ** Manque dans D, se trouve dans A. *♦* Manque dans D. **** Complet dans SHM. ***** Manque dans DE.
II. — Édition GDW 1488 Nach Gristi geburt M.GGGG.LVI iar hat der Dracole vil erschrockenliche wunderliche dinck gethan. 1. Item der alt gubernator der net den alten Dracol lassen töden, und der Dracol und sin brüder die habend abtretten von irem glouben und verhaissen und geschworen den christen glouben zu beschirmen und halten.
1. Item der alt gubernator hat den alten Dracol lasen döten. Und der Dracole und sein brueder haben ab getreten von yrem glauben und haben verhaissen und geschworen den cristlichen gelauben zu beschirmen.
2. Item des selben jars ist er gesetzt und herr worden in der Walachey. Ze hand het er lassen töden den Lasslaw Wabada, der daselbs herr ist ge wesen.
2. Item dess selben iares ist er gesetzt worden zu einem herren in der Wal achey. Zu hant lies er töten den Lassla Wayda der da selbs herre ist gewesen.
3. Item zu hand darnach het er dorffer und Schlösser in Sibenburgen by der Hermonstatt lassen verbrennen und geschlösser in Sibenburg daselbs und dorffer mit namen Klosterholtz, Nüwdorff, Holtznetya zu äschen gantz ver brennen.
3. Paid darnach hat er in Sibenbuergen auch in Wurtzland mit namen Beckendorff lassen verbrennen. Auch frawen und man, iung und alt, etlich hat er mit im heym gefueret in dy Walachey an eyseren keten und da all gespist.
4. Item Berkendorf in Wuetzerland het er lassen verbrennen, man und frowen, kinder gross und klain ; die er daselbs nit verbrennt, die het er mit im gefürt und ingeschmidet mit ketlinen in die Walachey und hett sy all lassen spissen. Cf. § 6.
4. Item er hatt all iung knaben die in sein land geschickt sein worden von lernung wegen der sprach der liess er in ein stuben sperren und liess sy verprennen der sein GGGG gewesen.
o^v;r:wu^uv'^ J
DES TEXTES Ebendorfer
Pie II
1. Multum proficit prelibatis gravissima hiis diebus exorta tyrannis cuiusdam Dracol nomine, fllii quondam Wayvode Walachie antiqui Dracol, quern Johannes gubernator Ungarie capite cedi precepit, qui et Dracol fldei ritum Romane cum fratre assumpsit et ad prestandum adiutorium et defensionem sub iureiurando firmavit.
1. Is [se. Valachis] nostra aetate Dragula praefuit animo inconstanti et vario, quem anno sexto et quinquagesimo supra mille quadringentos incarnati Verbi Ioannes Huniates regni Hungariç gubernator, eo quod ad Turcas defecisset, bello victum captumque, cum altero fllio neci tradidit, Ladislao quodam ei suffecto, qui Valachos imperio regeret.
2. Tandem nacta oportunitate Ladislaum pro wayda constitutum gladio percussit et indicibiles et inauditas tyrannides exercuit.
2. Fugit gubernatoris manus alter Dragulç fllius nomine Ioannes, qui paulo post exercitu comparato, interfecto Ladislao, paternae hereditatis magnam partem vendicavit, cunctis qui sibi patrique fuerant adversi crudeliter necatis.
3. In Septemcastris et Burczia plures notabiles villas incineravit, habitatores occidit, aut captos secum cathenatos ductos in Walachiam stipitibus afflxit.
3. Gybiniensem ingressus provinciam quamplures villas populo plenas succendit. Viros catenatos admodum multos in Valachiam tractos palis afflxit.
Cf. § 5.
Cf. § 5.
BIBL. ÉC. CHARTES. 1981. 2
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MATEI CAZACU
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GDW 1488
5. Item kouflütt und furlütt von Wuetzerland, der Drakol hett in gesetzt ein frydstag und in dem frydstag Hess er ir viel spissen.
5. Item er hat ein fride gesetzt in den selben hat er vil kaufleuet und furleuet auss Wurtzland lasen spissen.
6. Item jung knaben und ander, die in die Walachey geschickt wurdent, die warend von vil landen, daz sy soltend lernen die sprach ouch ander ding, die Hess er selbs zusamen bringen und im überantworten. Die liess er all in ein stuben zusamen tun und liess sy verbrennen, der warend in der zal 4 hundert.
Cf. § 4.
7. Item er hett lassen ussrütten ein gross geschlecht vom minsten untz ain maisten, kinder, fründ, brüder, schwöstern und het sy all lassen spissen.
6. Er hat auch ein gross geschlecht aussreueten lasen und spissen von den minsten piss zu dem maisten, iung und alt.
8. Item er het ouch sin lütt nackend in lassen graben untz an den nabel, darnach het er lassen zu in schiessen. Er het ouch etlich lassen bratten, etlich schinden.
7. Er hat sein volck etlich nacket lasen eingraben piss zu dem nabel und hat zu in lasen schiessen. Er hat etlich lasen praten und schinden.
9. Item er het den jungen Darin gefangen, darnach het er in lasenn wegen durch sin priesterschafft, und so er es alles volbracht hatt, do het er denn lassen machen ein grab nach gewonhait der Gristen und hatt im lassen abschlachen sin houbt by dem grab.
8. Item er hat den iungen Dann ge fangen und hat im ein grab lasen machen und lasen besingen nach cristenlicher ordenung, und hat im das haubt abgeschlagen pey dem grab.
10. Item botten sind gesandj^worden zu dem Dracol von dem kung von Hungern und von Sachssen und in Sibenburg, in zal fünf und funftzig, in die Walachey. Do liess der Dracol die herren fachen als uff funff wuchen, und liess spiss machen für ir herberg, und die gedachtend alweg man wurd sy spissen. Ey wie in gross sorgen sind sy gewesen ! Darumb das er durch sy nit verratten wurd, darumb behielt er sy so lang. Und hub sich uf mit
9. Item poten sein geschickt worden von dem kuenigreich zu Hungern und Sachssen und Sibenbuergen in der zahl LV, in die Walachei. Die liess der Trakole fünff wochen harren und liess spiss für die herbrig stecken, also sein die in grossen sorgen gewe sen. Das hat er darumb getan er forcht verreterey. Dy weil zog er in Wurtzland und zerstrewet das getraid und all fruecht lies er verbrennen und das volck liess er gefangen fueren
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Ebendorfer
Pie II
4. In trewgis denique et pactis cum Ungaria mercatores et quadrigarum vectores ad sua déclinantes similiter stipitibus transfigens occidit.
4. Negotiatores publica illectos fide per Valachiam cum pretiosis mercibus transeuntes, direptis bonis interemit.
5. Ad IIIIor millia [diversarum partium] iuvenum pro studio mercancie et ydiomatis destinatorum in unum congregat et in stupha igne superposito incinerat.
5. Ex Vurcia quadringentos pueros tanquam lingua Valachorum erudiendos, ad se iussit afferri, quos in aestuario clausos immisso igne cremavit.
6. Genealogiam insuper altorum. meri- 6. Viros sui generis nobiliores et qui torum in utroque sexu, senes cum propinquiores sibi fuerunt, cum liberis parvulis, cognatis et amicis, fratribus et uxoribus interfecit. et sororibus funditus delevit et stip itibus affixit. 7. Quosdam e suis usque ad umbilicum in terrain sufïodit et iaculis configere iussit.
7. Quosdam ex domesticis suis umbilico tenus terra suffodi iussit, ac sagittis transfodi. Nonnullis cutem ademit.
8. Item iuvenes multos cepit et equilibravit post facto sepulchro omnibus ductis ad idem et decollatis in eodem sepeliri iussit. ■'
8. Daym quendam filium alterius Daym Vaivodae in bello cepit, viventique ac videnti sepulchrum erexit, iussitque sacerdotes exequias decantare, quibus finitis captivo caput amputavit.
9. Nuncios eciam de Ungaria et Septemcastris destinatos ad se, ultra men sem retinuit et ante hospitium stipites figi fecit, ne sua maleficia proderent. Tandem omni sua adunata potentia, subito noctu villas et castra préoccupât et incinerat et multis in suam captivitatem venientibus, mane in Kronstat exustis suburbiis omnes detentos viros et mulieres una cum parvulis palis affixit et in medio eorum prandium sumpsit ridens, postquam
9. Legatos Siculorum et Transilvanorum quinquaginta très ad se missos in vincula coniecit, et ingressus eorum terras, nihil hostile timentes, ferro et igne cuncta vastavit.
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aller siner macht und zoch in Wuetzerland. Aines morges frü kam er in die dorfer, schloss und stett, alle die er ubermocht die verstört er ouch, all frucht und traidt Hess et alles verbren nen.Und alle die er daselbst het gefangen, die het er lassen füren usserthalb der statt genampt Kranstatt by der capellen die da heist S. Iacob. Und der Dracol daselbs hat geruwet und hatt die gantzen vorstatt lassen ver brennen. Ouch als ter tag komen ist morgens frü, waz er begraiff , frow und man, kinder, jung und alt, het er an dem morgen an den berg by der ca pellen all lassen spissen umb und umb den berg ; und er ist mit under in gesessen zu tisch und sin frund da selbs gehabt.
ausserhalb der Gronstat also genant, do hat der Dracole geruet pey Sant Iacobs capelen. Er hat forstat lasen verprennen. Auch als der tag dess morges frwe kam, dö liess er frawen und man, iung und alt pey der ca pellen um den perck lassen spissen und hat sich mitten unter sie gesetzt, und das morgen mal mit freueden geessen.
11. Item S. Bartolmeus kirch het er lassen verbrennen daselbs, ouch alle die ornat und kelch beroubt und genomen.
10. Item er hat auch sant Bartholomes kirchen lasen verprenen und all ornat und kelch von dann genummen.
12. Item er hat geschafft ainen sinen houbtman in ein gross dorff mit na men Zeyding zu verbrennen, aber der selb houbtman moch das selb nit ver brennen von widerstand der dorflütt. Do kam er zu sinem herren und sprach : herr, ich hab das nit mögen volbringen, das du mich hast haissen tun. Do nam er in und liess in spissen.
11. Mer hat er seiner haubtman einen in ein gross dorff geschickt mit namen Zeinding zu verbrennen. Aber der selb haubtman mocht das dorff nit ver brennen von widerstant wegen der dorfleuet, und kam wider haim zu dem Dracole, und sprach : ich hab nit muegen verpringen das du mich geheissen hast. Von stund an liess er den haubtman spissen.
13. Item kouflut und ander lut mit waar gantzer kouff manchafft von Wuetzerland gegen der Thunow gegen Bregel in zal 600 mit allem irem gutt hatt er sy all lassen spissen und das gutt zu im genomen «.
12. Item kaufleuet und ander volck mit irer kauffmanschatzs komen von Wurtzland gegen der Tunaw gegen Pregel in zal GGGGCG, die hat der Dracole all lasen spissen, und ir gut lasen nemen.
14. Item er het lassen machen ein grossen kessel mit zwei handhebinen und darüber ein pümy mit bretern und dadurch her er lassen locher ma chen, das ain mensch mit dem koupf dardurch komen mag. Darnach hatt
13. Item er hat lasen machen ein grosen kessel und darüber breter mit löchern gemacht und hat die leuet mit den haubtern dardurch lassen schieben und also versperren lasen, und hat den kessel mit wasser lasen
a. Add. P : Item er hat ir vil here strick durch die nasen gezogen und hat sie hin und her geslayfft.
« GESCHICHTE DRACOLE WAIDE » Ebendorfer
227
Pie II
omnes fructus inibi una cum frumentis incendiis absumpsit.
10. Et similiter ecclesiam beati Bartholomei ibidem conflagravit, ornatus cum paramentis vi abstulit. 11. Proprium capitaneum missum ad expugnandum Zygadinum, dum resistentibus incolis id perficere non potuit, palo transfigi precepit.
10. Gaeilinum suarum copiarum ducem, eo quod immanitati suae non satisfaceret, palo transfixit.
12. Item sexcentos mercatores ad Bregel versus Danubium procedentes de Burtzia cepit et omnibus mercibus ablatis eos palis transfixit et occidit.
11. Viros ex Vurcia sexcentos in alteram provinciam transeuntes, cum in manus eius pervenissent, ad palos peremit.
13. Item in magno caldario homines utriusque sexus decoxit.
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er ain gross für darunder gemacht und wasser in den kessel gegossen und het sy lassen sieden. Er hat vil menschen, frowen und man lassen spissen, jung und alt.
fuellen und hat gross feuer unter den kessel lasen machen. Und das volck also iemerlich lasen schreien piss sy gar versoten sein.
15. Ouch ist er wiederumb komen in Sibenburg gen Talmetz; daselbst hett er die menschen lassen hacken als das krutt, und die er mit im gefangen gefurt hatt in die Walachey, die hatt er grussamlich und mancherlay spis sen lassen.
Cf. § 19.
16. Item erschrockelichen, forchtsame- 14. Erschröckenliche, fortchtsame, unlichen und unusssprechelich pin hat er ausprechenliche pein hat er erdacht, erdacht, das er hett lassen spissen das er hat lasen muter und kind an mütter und kinder sugende und inner den bruesten seugent mit einander halb eines jars, oder 2 oder mer hatt spissen, das die kind der muetern an er lassen spissen. Es haben ouch die die pruesten gezabelt haben piss in kindlin den mütteren an ir brüst den tod. Dess gleichen die mueter griffen, ouch die mütter die kindle. hat er die pruest aufgeschniten und Es het ouch den müttere die brüst die kind mit dem haubttern dardurch von einanderen geschnitten und die geschoben und paide also gespist. kinder mit dem hobt dardurch gescho ben und darnach gespisst, und vil an der pin. Solche grosse pin und schmertzen alle wütterich und durechter der christenhait nie erdacht habend, als von Herodes, Nerone und Diocletiano und aller ander hayden tatten solch marter nie erdacht habend als disser wütterich. 17. Item menschen het er lassen spis 15. Item menschen hat er seitling la sen sittlingen allerlay durch einander, sen spissen allerlai volck, cristen,iuden, jung und alt, frowen und man. Ouch haiden, das sy sich lang haben mueso habent sy sich mugen begelten mit gen rueren unnd zabeln und gewemhenden und füssen und hand sich mert durch einander als die frosch ; gewendet und gezablet durcheinander darnach hat er in hend und fuess als die frösch. Darnach het er die auch lasen anspissen. Und er hat offt hand ouch lassen spissen und sprach in seiner sprach gereth : ey, wie gross offt nach siner sprach : ey, wie grosse geradigkeit treiben sy! Also hat er gradikait tribent sy ! Un das sind sein freued gehabt. gewesen haiden, Juden, christen, ketzer und walchen. 18. Item er hatt ein Zeginer, der hat gestolen. Do koment die anderen Ze-
16. Item er hat einen zigewner der het gestolen. Do kamen die andern
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Pie II
14. Item Kolomotz in Septemcastris plures homines instar olerum secuit in pecias, alios vero concaptivos in Walachiam ductos stipitibus affixit.
15. Tali inaudita crudeli nece a cunctis tyrannis consummavit matres cum infantibus et lactentibus suis, quos et ab uberibus avulsit et violenter a matribus amplexantibus mensis unius etatis^aut sex aut anniculos apertis et scissis uberibus una cum aliti(bu)s suis in stipitibus consummavit.
16. Rursus et multos ex Judeis, Pa ganis, Cristianis, Racis et Walachis per medium ventris et umbilici in palis infixit utriusque sexus et etatis, quorum bum ex tormentis pedum et manuum membra varie moverentur, ri dens fertur dixisse : Ecce quanto solacio lui lusum exercent, et novis fecit clavis conflgi.
17. In Gzyganos invisam exercuit crudelitatem, nam dum unus eorum in
12. Zeganum quendam quoniam furem deprehensum recusasset manu sua
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giner und battend den Dracol, er solt in den geben. Der Dracol sprach : er sol hangen und ir müst in selbst hen ken. Die sprachen, es wer nit is gewonhait. Der Dracol Hess den Zeginer sieden in ainem kessel, und do er gesotten ward, do mussten si in essen mit flaisch und bain.
zigeuener und paten den Dracole er solt in ergeben. Do sprach er : er musst hangen und ir muest in selber hencken. Sie sprachen es wer nicht ir gewonheit. Da liess der Dracole den Zigeuener in einem kessel sieden, do musten in die anderen zigewner essen mit flaisch und gepain.
19. Item es ward im geschickt ein erwirdiger man, der kam zu im by den lütten, die er also hatt lassen spissen. Do ging er under in umb und schowt die, und der warend als vil als ein grosser wald, und er sprach zu im, warumb er under dem gschmakt umbgieng. Der Dracol sprach, ob es in anstuncke ; do sprach er ja, do Hess er in ouch zu hand spissen und rieht in uff in die hechi, das es in nit anstunck.
17. Es ward auch zu im geschickt ein erbriger man, der kam zu im pey den leueten die er also het lasen spis sen. Do ging der Dracole unter in umb schawet sy, der waren als ein grosser wait. Do sprach der geschickt man zu dem Dracole, warum er also unter dem gestanck umging. Der Dra cole sprach ob es in anstuenck. Er sprach, ia. Do liess er in von stund an auff in die hoch spissen das in die andern nit anstuencken.
20. Item ein pfaff het geprediget wie 18. Item ein pfaff het gepredigt wie die sünd nit vergeben mocht werden, die sund nit vergeben wuerden neuer man geb den das unrecht gutt wider. man geb unrecht gut wider. Da lued Nun hat er den selben pfaffen zu der Dracol den zu hauss und setzet huss geladen und zu im an den tisch den an sein tisch. Der Dracol procket gesetzt. Nun der herr brocket im in ein weiss prot das er selber essen wolt. sin essen simien brott ; der pfaff Der pfaff begreif unter stunden den begraiff under sinen brocken ainen procken einen und ass in. Der Dra mit sinem löuffel. Do sprach der herr, cole sprach : wie has tu hewt gepre wie er geprediget hett, die sünd, etc. digt das die sund nit vergeben wirt, etc. Der priester sprach : herr, es ist man geb dann das unrecht gut wider. waar. Er sprach : warumb nimmst Der prister sprach : ia. Der Dracole dan mir min brott, das ich hab inge sprach : waruenb isset du mir mein brocket, und liess in zu hand spissen. brot das ich mir hab einprockt? Von stund an spisset er den briester. Cf. § 15.
19. Item mer der Dracole kom in Sibenpuergen gen Kalmotz da selbst hat er dy menschen lasen hacken als das kraut, die uberigen hat er heim gefuert und gespist.
21. Item er hatt all sin landsheren und edel lüt in sinem land zu huss gebetten, und als dass mal nun volbracht ward, do hatt er angehept an dem eltesten heren und hatt in ge-
20. Er hatt all sein lantherren und edelleuet in seinen land zu tisch ge laden. Da das mal volbracht ward, da hub er an an dem eltesten und fragt wie vil er waida die in dem land
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Ebendorfer
Pie II
furto deprehensus vinculis esset iniectus, alii instanter pecierunt eundem sibi donari. Dracol vero aiebat uni : Tu ipsum furcis alliga, at ille : non est, inquit, nostre consuetudinis. Quem mox decoqui in caldario et eius carnes ceteris obtulit et easdem ad manducandum coegit.
suspendere in magno lebete decoxit, epulandumque suis civibus tradidit.
18. Aliam denique crudelitatem in virum honestum admisit, qui ad eum veniens reperit ipsum inter affixos pa lis spaciantem et admirans aiebat : Gur sic se fetoribus iungeret. At ille, numquid tibi fêtent. At ille : eciam, quem concitus tante multitudini, ut silva videretur, iunxit et in alto stipite super alios prominens, ne fetores sentiret, affigi mandavit.
19. In sacerdotem vero, qui ad populum predieavit iniuste ablata fore restituenda, vocatum ad prandium secum in latere tale exercuit ludibrium. Nam dum ille communis panis sibi appositi usum haberet, Dracol vero similaginei et mutuo intersecando quedam portio de simila presbitero cederet, ait, si iniuste ablata sint restituenda. Etiam, ait sacerdos. At ille : quare ergo meum tibi vendicas panem? et mox ipsum in palum posuit et oeeidit.
Cf. § 14.
20. Et quia, scriptura teste, qui sibi malus est, quomodo benivolus erit alicui, inauditam is miser crudelitatem in suos admisit. Congregavit enim sue ditionis nobiles et ad mensam suam
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fragt, wie vil er waida oder heren gedenck, die dass selb land ingehept habent. Der hatt im also geantwurt, als vil er ir gedacht hett ; des glichen och die andren heren, jung und alt, und jedem sundern gefragt, wie vil sy solicher heren gedächting. Ainer hat geantwurt fünftzig, der ander drissig ainer zwaintzig, etlicher zwölff, do ist ir keiner so jung gewessen, er hat ir by sibnen gedacht. Also hatt er die selben heren alle lassen spissen, der warent in zall fünffhundert heren «.
herren sein gewesen gedecht. Also fragt er einen nach dem anderen. Sie sagten all als vil ietlicher west : ainer sagt L, einer XXX. Also was kainer unter in er sagt von siben. Da liess er die her ren all spissen, der waren in zal CGGGC.
Cf. § 23.
21. Item er hat leuet auff schliff steinen zu tod lassen schleißen und vil unmenschlicher dingk gethan dy man von im sagt.
22. Item er hatt ain schlaffwipp, die gab sich uss, sy wer schwanger. Do liess er sy beschowen durch ain andre frowen, die kund nit verston, das sy schwanger wer. Do nam er die selben sin schlaff frowen und schnaid s'y von unden uff untz ain die brüst, und sprach, er weit besehen wo er gewesen wer, oder wo sin frucht lag. 23. Er hatt och ettlich lassen schliffen uff schliffstain, und vil ander un menschliche ding die man von im saget.
22. Item er hat ein schlaffweib gehabt die gab sich auss sy wer schwanger. Do liess der Dracole die frawen beschauen mit den hebammen dy sag ten sy wer nit schwanger. Do schneid er daz selb schlafweib von unten auff piss zu den bruesten. Und er sprach, er wolt besehen wo sein frucht wer, oder wo er gewesen wer. Cf. § 21.
24. Do man zalt 1460 jar an sant Bartlomeustag, item zu sant Bartolomeus tag des morgens ist der Dracoll komen ubern wald mit sinen dienern und hat hamgesucht all Walhen baiderlay geschlächt als man sagt user halb des dorfs Humilasch, und so vil er ir hatt zusamen mugen pringen, hatt er lassen über ain huffen legen und sy zerhacken als dass krut mit schwertenn, säbeln und messern ; och iren capplon und die andren die er desselben malss nit töttet, die hat er mit im haim gefürt und hat sy las sen spissen, und das dorf hatt er gantz a. Add. P : von wegen das sie yn auch nit überleben solltenn.
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Pie II
invitavit sub specie pietatis ipse impius proceres, finito autem convivio a senioribus exordiens querit, de quot wayda quilibet memoriter teneat, qui ante se patriam gubernarunt. Et cüm quidam de L, alii de XXX, alii XX aut XII, iuniores vero de septem. professi sunt, quibus auditis numéro pêne quingentos precëpit singulos stipitibus affigi.
13. Pueros quoque lactantes e sinu matrum abstulit et illis videntibus ad saxum allisit. 21. Sed neque sua malicia fecit pro prie concubine parcere, que dum se impregnatam faterëtur, fecit earn a vulva versus superiora secari, ut videret quorsus coeundo pertigisset et suum fetum conspiceret.
Cf. § 13.
22. Ceterum anno MGGGGLX Bartholomei cum sibi obsequentibus venit per silvam ad villam Hainlasch ibique congregatis in unum Walachis fecit eos gladiis, zabliis et wikcellis in frusta secari instar olerum et post villâm cum hominibus et facultatibus incendit, quorum numerus ad XXX milia ascendit, presbiteros vero secum ad Walachiam venire coegit, ubi suo more omnes palis affixit.
14. Transilvanam ingressus provinciam cunctos Valachos illic habitantes quasi amicos ad se vocavit et in unum congregates immissis militibus interfecit et villas eorum exussit. Supra triginta hominum millia his artibus interfecisse proditur.
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lassen abbrennen mit dem gutt, und als man sagt in zal mer den drissig tussent menschen. Cf. § 26.
23. Poten sein geschickt worden auss der Hermanstat in dy Walachey, die haben gesagt da haim solchen i amer das sy totter und gespister als ein grossen wait gesehen haben.
25. Anno domini 1462, item der Dracoll ist komen in die grossen statt Schylta, da hatt er lassen tötten mer den fünfif und zwaintzig tussent men schen allerlay volckes«, cristen, haiden, etc. Darunder sind gewesen die aller schönsten frowen und junckfrowen, die behalten sind worden durch sin hofflüt, die habent begert inn den Dracoll, er soll in die geben zu elichen frowen. Der Dracoll das nit thun wollen und hatt gebotten die all mit sampt den hofflütten zerhacken als das krut. Und dass hatt er darumb gethun, er ist zinsshaftig gewesen dem türkischen Kaiser, der den zinss an in gefordert het. Zu hand Hess der Dracoll sinem volck verkünden, er wölt dem Kaiser den zinss persönlichen raichen. Do erfröwt sich dass volck. Also liess er sin volck huffenwis nach ain andren ziechen nach im und all hoptlütt rittent im engegen. Und also liess er dieselben all töttenn. Och dieselben geginen liess er all verbrennen die die da heisst Pallgarey, och etlich liess er an nageln mit dem har, und der aller wurdent in zall fünff und zwaintzig tusent*, on die dass für verprannt hattent.
24. Anno Domini MGGGGLXII iar ist der Dracole kummen in die grossen Schiltaw. Do hat der Dracole lasen toten meer dann XXV tausent men schen allerley volck, cristen, Juden, auch haiden. Unter den sein dy aller schönsten frawen und iunckfrauen gewesen dy durch sein hofgesind be halten sein worden. Und paten den Dracole das er inss zu elichen weibern geb. Do liess der Dracole dy man mit sampt den frawen und iunckfrawen zerhacken lasen mit saibeln und Schwertern als daz kraut. Das hat er daevin gethan daz land ist den Duercken zinnshaft gewest und der Duerck hat den zinss offt an in erfordert. Also sagt er den poten er wolt in selber reichen. Er zog in das land do rait man im entgegen dess zinss halben meinede dem kayser aldo ze bringen. Also kam ein hauff nach dem anderen. Do der Dracole sach das sein zeit was, do schlug er die all zu tod die im entgegen waren geriten. Wann sy sich dess nit versehen heten und der Dracole verprent die ganzen Wulgarey. Und liess alle die menschen die er gesahen mocht, liess der Dra cole all spissen, der waren in zal XXV tausent, an die anderen die in dem feuer verduerben.
26. Item potten vor der Hermenstatt habent gesehen totter und gespisseter in der Walachy als ain grosser wald, ussgenomen die er hat lassen braten, sieden und schinden. a. Add. P : Juden. — b. 24 000 P.
Cf. § 23.
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Cf. § 24.
Cf. § 16.
23. Preterea Dracol iste veniens ad magnam Schiita circa XXV milia occidit, inter que femine et virgines fuere pulcherrime, quarum miserti sui clientes pecierunt reservari et sibi coniugio. Quo audito et eosdem una cum feminis in pecias iussit secari. Interea Turcus iste peciit ab eo censum annuum sibi ministrari, quod et propria in persona se facturum asseruit, unde gaudentes multi notabiles Turci de Bulgaria et alias capitanei sibi ovantes obviam processerunt, quos omnes in ore gladii peremit et regionem illam flammis exussit, anno domini MGGGCLXII.
15. Anno millesimo quadringentesimo sexagesimo secundo Turcarum imperator, cuius ditioni subesset, censum petiit ; ipse iturum se Àndrinopolim dixit, censumque allaturum ; petiit ergo litteras ad locorum praefectos, quibus tuto ire posset, concesse sunt. Transmisso Danubio, qui glacie coactus erat, cum exercitu occurrentes Tur carum praefectos interfecit et late crassatus in populos supra viginti quinque millia utriusque sexus hominum trucidavit, inter quas et virgines venustissimae perierunt, quamuis a Valachis peterentur uxores.
24. Visa est simul multitudo in palis mortuorum ad instar unius magne silve, demptis eis quos assari, decoqui, excoriari mandavit et decapitari.
16. Gaptivorum magnum numerum in Valachiam duxit, quorum aliis pellem ademit, alios igni assavit affixos verubus ; alios in oleo ferventi decoxit, reliquos palis affixit ita ut silva palorum quedam in campo appareret, in quo haec sunt gesta.
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27. Item ain gantze gegne die da haist Fugrasch hat er ussgerütt und sy gefürt in die Walachy, mit frowen, man und kinden hatt er sy lassen spissen. 28. Er hat etlicher siner lütt, die sinen schätz habent helfen verbergen, die hat er all selbs köpft. 29. Item er hat siner lütt herren etlich lassen köpfen und hatt die höpt genomen und hatt damit lassen kreps vachen ; darnach hatt er dieselben fründ zu huss geladen und hatt in dieselben kreps zu essen geben und sprach zu ir : ir esst jetzund üwer fründ höpter. Darnach hat er sy las sen spissen. 30. Item er hatt einen sehen arbaiten in ainem kurtzen pfad und sprach zu im : hast ain hussfrowen? Er sprach : ja. Er sprach : bring mir sy her zu mir. Do sprach er zu ir : was thust du? Sie sprach : ich wasch, bach, spin, etc. Zu hand liess er sy spissen darum, dass sy irem man nit lassen machen ain lange pfad, dass man im der bruch nit sech. Zu hand gab er im ain an der wib und gebott ir, sy sölt dem man ain lange pfad machen, oder er weit sy och lassen spissen. Cf. § 32.
25. Er sach einen man arbeiten in einem kurzen hemd. Do fraget er in ob er ein weib het. Er sprach, ia. Der Dracole hiess sy fuer in pringen und fragt sy was sy arbeitet. Sy sprach : ich wasch, pach und spinn. Zu hant liess er sy spissen daruemb das sy irer mann kein längs hemd gemacht het, und gab im ein ander weib und sprach sy solt im ein langes hemd machen, oder er wolt sy auch spissen. 26. Item es komen in sein land pey drey hundert Zigeuenern. Da nam er die pesten drey auss in und liess sy braten, die musten die anderen essen. Und sprach zu in : also muest ir all an einander essen oder ziecht an die Tuercken. Dess waren die Zigeuener fro an die Tuercken zu streiten. Also liess der Dracole ross und man in kueheuet klaiden. Da nun die Zi geuener an die Tuercken kamen, da scheuechten der Duercken ross vor dem rauschen der kueheuet und gaben die flucht an ein wasser, do ertruncken
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25. Magnam etenim et totam provinciam evulsit et omnibus utriusque sexus sue captivitati addixit et in Walachia stipitibus infixis finem vivendi habere fecit. 26. Nee mirum, qui a quosdam de suis consiliariis, [qui] suos thesauros una secum terra sepelierunt, capitibus truncavit. 27. Quosdam vero truneavit et capita eorum ad venandum cancros exposuit, quibus prensis ad comedendum horum cognatis apposuit, quos et tandem ad stipites suspendit.
28. Ridiculosum eciam de eo fertur ; vidit quendam in brevi camisia laboribus, cuius uxorem accervisit et, quid operis haberet, requisivit ; que ait, lavo, pinso, fuso et cetera ; qua de re earn stipiti affixit et aliam uxo rem tradidit et, ut longam camisiam, que bracam mariti tegeret, faceret, mandavit.
Cf. § 30.
17. Gum animadvertisset virum aliquem in agro laborantem, cuius camis iabrevior vix pudibunda tegeret, pereunetatus est, an uxor ei esset, ubi didicit uxoratum, iussit accersiri feminam ; venientemqué interrogavit quodnam eius esset artificium? Respondenti nere et suere ; cur ergo subintulit viro tuo eamisiam quae verenda tegeret non perfecisti? iussitque mox feminam ad palum rapi, viro que aliam dedit uxorem.
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GDW 1488 die Duercken gar vil. Also lagen die Zigeuener ob.
31. Item er hatt lassen spissen ain esel und ain münch barfüser orden oben daruff, der wass im begegnet«.
27. Nu ist ein muench parfuser ordens reittend aufl einem esel unter wegen begegnet. Do liess der Dracole den esel und den muench auf einander spissen.
32. Item es koment in sin land by drien hundert Ziginer. Da nam er die besten dry uss in und liess sy bratenn, die musstend die ander Ziginer essen, und sprach zu in : also muss ainer den andern essen, biss üwer kainer mer ist, oder zücht hin an die Türeken und stritt mitt inen. Sy wöltend all gern da hin züchen, wo er hin wolt. Do tett er ainss und klaidet sy all in kuhütt, des geliehen och ire ross. Do sy nun zu ain andren koment, do schuchtend des Türeken ross und flüchent von wegen des gerädels, dass sy die ross nit gehaben möchten und flüchent an ain wasser und die Ziginer nach, also dass sy all ertruncken.
Cf. § 26.
Cf. § 35.
28. Item es wurden zu im geschickt etlich Walhen. Als sy zu im kamen, do naigten sy sich und theten ir huet ab, und dy pirret darunter behielten sy auf. Do fragt er sy : waruemb sy die heueblein auch nit ab theten? Si sagten es wer ir gewonheit und theten sy gegen dem kayser nicht ab. Der Dracol sprach : ich will euch das besteten. Zu hant liess er in die pir ret an die hauebter starck annageln damit das ir dy heueblein nit abfielen und ir gewonheit plib. Also bestetigt er das. 29. Item es sein zwen muench kumen in sein land, die hat er geladen sy sollen zu im kummen. Das geschach ; do nam er denn einen muench und
a. Add. P : het im sein pferd wollen schih machen.
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29. Habuit insuper in strata regia fratrem unum de ordine Minorum sibi venientem et in asino sedentem casu obvium, quem una cum asino dyabolo instigante in stipite posuit et transfigendo necavit. 30. Venerunt denique rursus Czygani in dominia sua numéro CGC, ex quibus très eligit et assavit et carnes eorum ceteros manducare coegit, quo et facto minas interposuit, quod nisi ad locum per eum destinatum accédèrent, singuli singulos usque ad eorum consummationem devorarent ; difiinivit autem locum, ut communi voce in Turcos pergerent, quod laudantes omnes vestivit ex vaccinis pellibus pergentesque pariter in Turcos obviam occurentes, ex strepitu duriciei pellium equi Turcorum effrénés efîecti abruptis loris terga verterunt, quos cum sessoribus insecuti Gzygani eos ad aquas rapaces compulerunt, in quibus mersi in gurgitibus in fata concesserunt. Cf. § 33.
BIBL. ÉC. CHARTES. 1981. 2
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GDW 1488 fragt in was man guttes von im saget. Diser muench forcht sich ser und sprach : man sagt alles gutes von euch und ir seit gar ein frummer herr, das sag ich auch von euch. Er hiess disen muench behalten. Und man pracht im den anderen muenchen, der ward von im befragt wie der erst. Do gedacht der ander muench, ich muss doch sterben, ich will im die warheit sagen, und sprach : Ir seit der gröst wuetrich den man mag vinden in der weit, und keinen men schen han ich gesehen der euch ye gutes nach saget, und daz habt ir wöl bewisen. Do sprach der Dracole : du hast mir war gesagt, darumb so will ich dich lasen leben, und Hess in ledig. Und schickt wider nach dem ersten und meint er wuerd im auch die warheit sagen. Do sagt er wie vor. Der Tracol sprach : nempt in hin und Hess in spissen von der unwarheit wegen.
Cf. § 34.
30. Item er lies kinder praten die musten ire mueter essen. Unnd schnid den frawen die bruest ab die musten ir man essen. Darnach liess er sy alle spissen.
33. Item er hatt och all arm lütt, die in sinen land warend, zu huss geladen, darnach do sy nun geassent, do liess er sy all verbrennen in ainem stadel, an zall zweihundert.
31. Item er liess all petler in seinem land ein gut mal bereiten. Nach dem mal liess er sy in dem stadel darin sy geessen heten versperren und verprent sy all. Er maint sy esen den leutenn das ir umb sunst ab und kuenten das nit verdienen.
34. Item er liess die jungen kinder braten, die musstend die mueteren essen, und schnaid den frowen die brüst ab, die musstend die man essen, darnach liess er die man spissen.
Cf. § 30.
35. Item es wurdent zu im geschickt etlich Walhen. Do si zu im komen, do
Cf. § 28.
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Cf. § 32.
31. Preterea singularem tyrranidem in sue patrie egenos, spiritus vertiginis sibi persuasit, ut eis omnibus collectis et refectis per eum, tandem stipitibus aflixos ultimum flatum redderent et sie oecumberent. 32. Torruit eciam ignibus infantum occisorum per eum corpora, que matribus tradidit devoranda, quarum et vi supputatis uberibus earum maritis in edulium tradidit et ut manducarent coegit, quos et tandem ad penas acuti stipitis dampnavit. 33. Demum ad Dracol venientes nuncii Walachorum cum omni solita reveren-
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naigtend sy sich und thätent ir hutt ab, und darunder nattent sy brune und rote baret oder hübel«, die thetend sy nit ab. Do fragt er sy, warumb sy dieselben hübel oder baret nit abthetend. Sy sprachend : herr, es ist unser gewonhait, wir thund sy gegen dem kaiser nit ab. Er sprach : nun will ich üwer gewonhait bestetigenn. Sy danktend siner genaden. Er liess im nemen gutt starck yssig nagle und liess in die hoüblin umb und umb an naglen an das hopt, dass sy in nit abvielent : also Jbestetiget er in ir gewonhait &. 36 (= P 41). Nun wolt ir nun merken wie der allt gubernator von Ungern den Dracole hat gefangen. Es verschraib im der gubernator von Ungern er wolt Dracole sein tochter gebn zu der ee. Da komc Dracole herlich mit newnhundert pferden und er wurde gar schön entpfangen und gab im sein tochter mit den Worten aber nit mit dem werken und hertzen, sunder zu einem schein. Und da die hochzeit volbracht ward, da belaytet yn sein sweher mit einem grossen geraisigen, zeug untz vorn in des Dracoles lant und hub an und sprach : Herr der ayden, hab wir euch genug belaytet. Da sprach Dracole : Ja, herr. Er wer nu sicher er solt newr wider haym reitenn. Und da umbgabenn sie yn und viengen yn. Und er ist noch pey leben.
32. Paid darnach fieng in der kuenug in Hungern und behielt in vil zeit hertigklich gefangen. Darnach liess er sich zu Ofen taufen und thet grosse puess. Darnach machet der kuenig den Dracole wayda wider zu einem herren als vor. Und man sagt er deth dar nach vil guter sach. Vollendet am tag Calixti von Marco Ayrer im LXXXVIII iare.
o. und... hübel, vor. P : piretlein oder hewblein als man sie gewönlichen in welschen landenn und hie die priester tragen. — b. dass sy... gewonhait, car. P : und sprach zu yn : also vallen sie euch nit herab und man hat euch furpas nymant verubel ob ir sie nit ab zieht. So vallen sie euch fürpas nymer herab das ir kains Verliesen kündet. Also bestett er yn ire gewonhait und machet yn eyn freyhait darauss. — c. Und da kom da kom P.
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tia depositis pileis comparuerunt, sed subtus vittas habentes iuxta sue pa trie morem easdem in suis capitibus observarent, qui cur non deponerent eciam easdem inquirens, morem pa trie recepit in responso. At ille : Hune ritum ego vobis confirmabo et allatis peracutis clavis singulorum cervicibus eos inflxit.
34. Hec crudelissima crudelitatum ge nera posteris Mis meis exilibus scriptis denunciare curavi, ut si similia acciderint Deo permittente, non igno rent ea preterisse in seculis ; presagiunt enim nobis per hospitum in patria conductorum tyrannidem, quam pro futuro sperare possimus ab eis consolationem. 35. Tandem vero fraude circumventus venit in captivitatem Mathie electi Ungarie in qua usque deget.
18. Gum tot flagitia perpetrasset, a Matthia rege Hungariae, tandem captus est ea hieme, qua Pius pontifex ex Tuderto Romam rediit ; capturae causam praebuere litterae sue, quae in hunc modum ad imperatorem Turcarum cum scripte mitterentur, interceptae sunt. (...) Fuerunt et aliae bine litterae eiusdem fere sententiae, une ad Basam, alterae ad Thoenone dominum, ut pro se intercédèrent apud magnum imperato rem. Bae de lingua bulgarica in latinum conversae ad pontificem missae fuere. Valachus adhuc in carcere delitescit, magno et honesto vir corpore, et cuius species imperio digna videatur, adeo sepe differt hominis ab animo faciès.
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